6 nov. 2012

Pr Antoine Tako, un neuropsychologue high-tech.



On attendait un scientifique aux cheveux hirsutes, à la blouse défraîchie par les années et à la mallette débordante de travaux de recherche. Le Professeur Antoine Tako est arrivé à la salle de conférence de l’Université Méthodiste dans une tenue très décontractée : polo à rayures, pantalon du Dimanche, impeccablement coiffé et rasé, prenant de cour la petite communauté de geeks venue assister à sa conférence sur le cerveau.  Pendant 3 heures, le neuropsychologue a disséqué le cerveau avec pour seuls instruments un laptop et un retro projecteur. Sa passion pour les Nouvelles Technologies ne s’est pas démentie tout au long de cette conférence : pas une seule fois le scientifique ne s’est trompé de diapositives et son matériel n’a enregistré aucun bug. Antoine Tako explique à ce sujet que le bon scientifique, c’est celui qui s’ouvre aux autres sciences et qui se cultive en permanence. Il révèle par exemple qu’il à déjà travaillé sur des projets linux avec des informaticiens.

Pour mettre son jeune public à l’aise, le spécialiste des pathologies de la mémoire liées à l’alcoolisme chronique s’est efforcé de dépouiller son langage du jargon scientifique, et sa bonne humeur contagieuse est venue faire le reste à cette conférence organisée par l’ONG Akendewa dans le cadre de la promotion des Nouvelles Technologie samedi 03 novembre dernier.

 Présentant d’entrée de jeu le cerveau comme le système le plus complexe de l’univers, Professeur Tako a suscité dans la salle une polémique qui lui a permis d’obtenir l’attention de l’assistance. Une attention qui n’a jamais faibli malgré des cris de supporters de football qui suivaient un match sur le terrain jouxtant la salle de conférence. La composition du cerveau, son fonctionnement, son importance pour l’organisme et ses caractéristiques ont été passés en revue par le conférencier. Cette grosse tête de la neuropsychologie en Cote d’Ivoire s’est également appesantie sur les avancées de la recherche en neurologie ainsi que leurs applications dans le domaine de la technologie. On a ainsi appris qu’il est désormais possible de transmettre des signaux cérébraux à un ordinateur grâce à des électrodes placées à la surface du cerveau, d’analyser ces signaux grâce à un logiciel et de contrôler ainsi des bras ou des jambes robotiques pour les personnes paralysées. Le professeur n’a pas manqué de prodiguer à son auditoire quelques conseils d’hygiène de vie pour prévenir les AVC et certaines maladies neurodégénératives telles l’Alzheimer. Il a notamment exhorté l’assistance à éviter l’alcool et le tabac, à réduire le sel et les matières grasses dans l’alimentation, à pratiquer une activité physique régulière et à entretenir son cerveau par des activités intellectuelles telles la lecture et la recherche. « le cerveau ne s’use que lorsqu’’on ne l’utilise pas », a t-il insisté.

Comme il fallait s’y attendre, la séance des questions-réponses qui a suivi  cette présentation liminaire fut une véritable foire d’empoigne. Le professeur de neuropsychologie de l’université de Cocody ayant souhaité qu’aucune question ne reste taboue, les questions fusaient de tous les coins de la salle. On a ainsi eu droit à des questions sur la fiabilité des détecteurs de mensonge utilisés dans le domaine juridique, sur les similitudes et différences entre le cerveau et les ordinateurs, sur l’application des neurosciences cognitives dans le domaine du marketing et de la communication. A toutes ces questions le conférencier à répondu avec des exemples très concrets. Concernant le neuromarketing par exemple, l’assistance a appris que des recherches  en neurosciences permettent aujourd’hui de mettre en évidence les mécanismes neurologiques liés à la à la préférence, l'attention, la mémorisation et les émotions qui peuvent induire la décision d'achat. Ce fut dans l’ensemble une conférence très enrichissante dont chacun a pu repartir avec une meilleure connaissance de cet organe qui ne représente que 2% du poids total du corps humain mais qui pourtant régule tout notre organisme. Dommage que le public n’ait pas fait nombreux le déplacement.

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